Absence justifiée

J'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'ai pas écrit. Le temps passe vite et à nouveau je me laisse entraîner par la vie et je n'arrive pas à résister. Je ne dois pas me laisser bouffer sinon je suis à nouveau perdue, mais ce n'est jamais aussi simple, tout va parfois tellement vite, les heures se succèdent jusqu'au soir où on se dit, merde je n'ai pas pris une seconde pour moi. Je vais remédier à ça.

Tout d'abord, bonne nouvelle, j'ai mieux dormi ces deux nuits, je dirai même comme une masse, je n'ai rien vu, rien entendu, c'est un peu l'avantage des insomniaques, c'est qu'à un moment ils tombent, on dort parce qu'on n'a plus le choix, ce qui est bien c'est qu'on ne contrôle pas plus le coup de fatigue que l'insomnie.

Je vous ai dit que vous je vous parlerai de ma famille, je vais essayer. Déjà soyons d'accord sur la définition de famille, parce que les liens du sang ne sont pas un critère indispensable pour moi, vous verrez que c'est même plutôt l'inverse. D'ailleurs avant d'essayer de créer un ensemble, je vais les présenter un par un, sinon je risque d'en perdre quelques uns.

Commençons par ma soeur ce sera plus facile (quoique), j'ai bien remarqué que la semaine passée quand j'ai dit aux copines, tiens au fait j'ai repris contact avec ma soeur, que la réponse fut: Hein, t'as une soeur? Que je n'avais peut être pas tout dit même aux personnes qui comptent le plus pour moi. En fait je suis un ogre, je suis comme un oignon (petite référence culturelle à un chef d'oeuvre du 7ème art, Shrek!) 

Il y a quelques années (une trentaine d'année, une paille quoi!), mon père a eu envie de d'aider, de partager, d'offrir une vie meilleure à un enfant. L'adoption étant très difficile en France, il a fait appel à une association en charge de l'accueil d'enfant venant de pays en guerre, et c'est ainsi que nous avons accueilli, une petite fille de 10 ans, qui pendant 11 ans, est venue faire ses études en France, et qui repartait les mois de vacances chez ses parents. Voilà, j'ai donc vécu 11 années avec celle qui devint ma soeur. J'avais 14 ans, j'étais très maternante, et elle c'était un petit rayon de soleil. Nous avons été très proches, même fusionnelles, pendant 9 ans. Et puis les deux dernières années, elle a rencontré celui qui deviendrait son mari, et bien plus tard (ça je le sais aujourd'hui), son ex mari. Lui était un connard fini, et elle et moi nous sommes déchirés. Peut être que je n'étais pas prête à la laisser s'envoler, peut être qu'elle a, elle aussi tout cassé sans réfléchir (culturellement dans son pays, le mari est l'être suprême)... Bref, de déchirements en déchirements, la rupture a été consommée et nous ne nous sommes pas vues pendant 15 ans. 

Et puis dans la même semaine, je l'ai croisée à la sortie d'un parking, et j'ai rencontré une de ses amies. Peut être parce que je vieillis, peut être parce que finalement le vide était plus grand qu'il n'y paraissait, en tous cas j'ai pris ça comme un signe, et j'ai donné mon numéro à notre amie commune. Voilà ça fait 15 jours, depuis nous nous sommes vues 6 fois, avons échangé 350 sms, comme une course contre le temps... 

Je vis les choses sans me poser de question, sans anticiper, et pourtant, une petite voix me murmure toujours, vas doucement, ça peut faire mal.

Quand je pense à ses retrouvailles, je pense à la chanson de Brel, Mathilde (attention autre référence culturelle, je suis très en forme ce matin). Et en même temps, si vous me lisez depuis un moment vous savez que mettre le pied sur le frein et être dans le contrôle, ben je ne sais pas trop faire.